LA LIGNE MAGINOT
André Maginot
Au lendemain de la première guerre mondiale, la France est affaiblie et meurtrie. L’absence de stratégie efficace pour assurer l’intégrité du territoire est cruellement ressentie.
En 1927, André Maginot, Ministre de la guerre et lui-même grand blessé de la guerre 14-18, présente le projet d’une série d’ouvrages fortifiés traçant une ligne de plus de 700 km du nord au sud, le long des frontières françaises. Le véritable investigateur du projet est en vérité Paul Painlevé, son prédécesseur, mais c’est André Maginot qui défendra ce programme et, le faisant voter au parlement, attachera définitivement son nom à cette série de fortifications.
Dans les Alpes Maritimes, les premiers coups de pioches sont donnés dès 1928. Souvent contestée, la ligne Maginot reste un témoignage unique d’architecture militaire, et les nombreux ouvrages et avant postes implantés dans ce département ont tous joué un rôle important dans le conflit de 1939-45. Les fortifications Maginot des Alpes ont la particularité d’être défensives et non offensives.
L’ouvrage de Cap-Martin, premier ouvrage des Alpes à combattre les italiens, a été le témoin des durs combats qui ont opposé français et italiens. En appui de l’avant-poste du Pont Saint-Louis, il a permis d’endiguer l’avancée de l’armée italienne grâce aux tirs terriblement précis de son artillerie et a empêché une tentative de débarquement en déduisant au silence les assaillants au niveau de la place d’armes. L’édifice sera malmené par l’aviation et l’artillerie italienne comme l’attestent les cicatrices laissées dans son béton.
Situé sur la commune de Roquebrune-Cap-Martin, l’ouvrage de Cap-Martin a été construit en 3 ans (1930-1933) et comporte 3 blocs de combat. (voir description de l’ouvrage).
Comme tous les ouvrages de la ligne Maginot, celui-ci pouvait permettre une vie souterraine en parfaite autarcie de 3 mois.
Son équipage était composé de 343 soldats et 11 officiers, du 96ème Bataillon Alpin de Forteresse et du 157ème Régiment d’Artillerie, sous le commandement du capitaine Jacques Hugard et du capitaine Paris (infanterie d’ouvrage).
Malmené par les durs combats qui se sont déroulés du 11 au 25 juin 1940, contre l’armée italienne, il sera nommé à l’ordre du Corps d’Armée.
Il a respecté la devise des troupes de forteresse « On ne passe pas« et a contribué à sauver l’honneur de l’armée française. Son équipage appartient à la seule armée invaincue, l’Armée des Alpes, sous le commandement du général Olry.